mercredi 20 mars 2024

Prix ABEL de mathématiques.

 


« Mathématicien exceptionnel », le Français Michel Talagrand reçoit le prix Abel 2024


Michel Talagrand est devenu, mercredi 20 mars 2024, le cinquième Français à recevoir le prix Abel de mathématiques. L’Académie norvégienne, qui attribue cette récompense depuis le début des années 2000, a salué « un mathématicien exceptionnel, doublé d’un redoutable spécialiste dans la résolution de problèmes ».
Le mathématicien Michel Talagrand a reçu le prix Abel, mercredi 20 mars 2024.© PETER BADGE/AFP

Michel Talagrand est devenu, mercredi 20 mars 2024, le cinquième Français à recevoir le prix Abel de mathématiques. L’Académie norvégienne, qui attribue cette récompense depuis le début des années 2000, a salué « un mathématicien exceptionnel, doublé d’un redoutable spécialiste dans la résolution de problèmes ».

« Les mathématiques françaises se portent extrêmement bien »

Michel Talagrand est le cinquième Français à remporter le prix Abel depuis sa première édition en 2003. « Je n’aurais jamais cru cela possible, c’était une expérience incroyable d’entendre ça », a-t-il déclaré à l’AFP. Avant de souligner que « les mathématiques françaises se portent extrêmement bien, nous pouvons en être fiers ». Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, a exprimé, auprès de l’AFP« une immense fierté de voir le dynamisme et l’excellence de la recherche française en mathématiques ainsi récompensés ».

Le goût des mathématiques est né d’une « nécessité » pour Michel Talagrand. « À l’âge de 15 ans, j’ai eu de multiples décollements de la rétine et, pendant dix ans, j’ai vécu dans la terreur de devenir aveugle », raconte-t-il. Ne pouvant « aller courir avec les copains », l’adolescent décide de se plonger dans le travail. Son père est agrégé de mathématiques, il se tourne donc « naturellement » vers cette matière. Et « les maths, plus on en fait plus ça devient facile », assure-t-il.

« Michel Talagrand s’avère être un mathématicien exceptionnel »

Pour expliquer l’attribution du prix, l’Académie norvégienne met en avant trois de ses contributions dans des domaines aux intitulés obscurs aux yeux des profanes : le supremum des processus stochastiques, la concentration des mesures et le verre de spin qui a trait au comportement d’impuretés magnétiques dans des alliages métalliques. « Michel Talagrand s’avère être un mathématicien exceptionnel, doublé d’un redoutable spécialiste dans la résolution de problèmes, explique de manière plus limpide le président du comité du prix Abel, Helge Holden. Il a grandement contribué à notre compréhension des processus aléatoires et en particulier des processus gaussiens. Ses travaux ont redéfini plusieurs domaines de la théorie des probabilités. »

Dans un communiqué, le CNRS a salué sa contribution qui permet « de mieux comprendre comment et pourquoi de nombreux phénomènes sont décrits par la distribution gaussienne ». Avant de préciser : « Notre vie entière est guidée par la distribution gaussienne : le poids des bébés à la naissance, les résultats obtenus par les élèves à l’école et l’âge auquel les athlètes prennent leur retraite sont autant d’événements apparemment aléatoires qui suivent parfaitement la distribution gaussienne. »

Une récompense d’environ 647 000 €

Le prix Abel a été créé au début des années 2000 par le gouvernement norvégien, notamment pour compenser l’absence de prix Nobel dans le domaine des mathématiques.

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Cette récompense a été baptisée ainsi en hommage au mathématicien norvégien Niels Henrik Abel (1802-1829). Chaque année, le lauréat ou la lauréate de ce prix reçoit la coquette somme de 7,5 millions de couronnes, soit environ 647 000 €. Michel Talagrand recevra son prix officiellement remis à Oslo, en Norvège, le 21 mai.

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